haïku trilogie


logique absurde -
pourquoi traiter un démon 
pareil à un ange

une femme mariée 
considérée être une putain -
vénérée en sainte

le fait de traiter
un démon pareil à un ange 
 - un acte surhumain


morgentau © dawndew


Il restait à faire une étude très-importante et peut-être plus difficile : prodiges et miracles pourraient, à la, n'être ni divins ni diaboliques ; n'existerait-il pas des lois physiques occultes, une certaine puissance dans l'âme, dans l'imagination ? Certaine surexcitation ou exaltation ne pourrait-elle rendre raison naturellement de tant de faits universellement admis comme constants ? — Toutes ces explications ont été essayées, mais un examen attentif et sans prévention en a démontré la fausseté.

— L'antiquité avait eu ses philosophes matérialistes, qui ne réussirent qu'à entasser mille absurdités, telles que l'on ose à peine les rapporter. Ceux qui les suivirent, et d'autres, fort modernes, ont puisé chez les premiers une grande partie de ces vieilles inepties, et leurs idées aujourd'hui, quoique fort savantes, — qu'ils nous le pardonnent, — ne sont pas moins ridicules. Il fallait donc forcément arriver avec l'Église à une conclusion logique : l'existence du surnaturel divin et du surhumain diabolique.

La philosophie de Nietzsche implique des contraintes si considérables et si insurmontables pesant sur les moyens humains qu’elles excluent les possibilités surhumaines que semble proposer sa philosophie. La logique de la puissance fait que la puissance se ramène toujours à une impression intérieure et inévitablement à une illusion concernant la puissance et non à un fait. Cette contrainte qui pèse sur la volonté de puissance limite ses prétentions.

Non seulement les besoins, désirs et illusions trop humains excluent la possibilité de la surhumanité, mais ils font, en outre, de ce semblant de possibilité un idéal. Au lieu de donner l’exemple d’une liberté inconditionnelle, les agents actifs imaginaires de Nietzsche représentent le fantasme d’une existence débarrassée des contraintes d’une condition trop humaine, fantasme enraciné de fait dans la culture des contemporains de Nietzsche.

Commentaires